
by Bert Archer
Last updated: 8:05 AM ET, Thu June 26, 2025
Katmandou, capitale, plus grande ville et pratiquement seule véritable agglomération urbaine du Népal, est pour bien des touristes nord-américains et européens une escale de passage : on y reste une nuit ou deux, en route vers l’Everest ou les Annapurnas.
Pour ce public, Thamel concentre tout : mo:mos, grandes bouteilles de bière Gurkha et bars où des groupes népalais reprennent du classic rock états-unien. Un coin pratique pour se retrouver entre trekkeurs, raconter ses aventures et lever le coude.

(Photo Credit: Bert Archer)
Il y a aussi, plus discrètement, un bar à cocktails baptisé d’après une chanson des Beatles — évidemment — Blackbird. Il y a une carte, oui, mais les bartenders préfèrent improviser selon les goûts : fruité, amer, costaud, léger. Le propriétaire, Santi, né au Népal et élevé au Connecticut, fait partie d’un petit groupe qui, depuis quelques années, tente d’ancrer une vraie culture du cocktail à Katmandou.
Blackbird détonne dans Thamel. Le soir de ma visite, aucun trekkeur à l’horizon : que des habitués capables de justifier le prix — raisonnable pour un Canadien, équivalant tout de même à trois jours de salaire pour un ouvrier local. Le Népal attire un tourisme de luxe… mais reste l’un des pays les plus pauvres de la région. Raison de plus pour répartir ses dépenses.
Encore plus étonnant : les trois autres bars à cocktails de Katmandou se trouvent à l’extérieur des zones touristiques. Aucun n’est logé dans un hôtel, ce qui les distingue clairement de la majorité des scènes cocktails asiatiques.

Le bar à Bitters & Co., un des autres bars à cocktail à Katmandou (Photo Credit: Bert Archer)
Le tout dernier, inauguré en douceur le 29 mai, s’appelle The Old House. Construit en style traditionnel, il combine bois sculpté, lumière feutrée, escalier extérieur en granit rouge et service ultra attentionné. On y sert des spiritueux locaux, des herbes de la région, et chaque cocktail est accompagné d’un paragraphe sur sa composition et sa signification culturelle. Le bar, malgré son élégance, ne cible pas ouvertement les visiteurs étrangers — un détail qui mérite d’être souligné dans un pays souvent réduit à ses sommets et sentiers.

Old House (Photo Credit: Bert Archer)
La vedette de la carte : le mitho amilo (qu’on peut traduire par « agréablement acide »), à base de vodka locale, purée de tomate, lime et jimbu rôti — une herbe himalayenne aux accents d’ail et d’oignon. Le goût, contre toute attente, ne rappelle aucun de ces ingrédients, et la couleur n’a rien de rouge. C’est là toute la magie du cocktail.

Martini himalayen (Photo Credit: Bert Archer)
Le martini, aromatisé au genièvre de l’Himalaya et orné d’une feuille squelette, penche un peu trop du côté sucré à mon goût. Mon bartender m’assure toutefois qu’il est encore trop sec pour un palais népalais moyen. Cela dit, sa beauté compense une partie de ses faiblesses.
Les bars à cocktails ne sont qu’un aspect d’un Katmandou en mutation. Cafés par centaines, pâtisseries de qualité surprenante — la ville cherche à s’imposer comme une capitale cosmopolite. Le hic, c’est que l’argent circule encore surtout dans Thamel. Ce qu’il manque? Un resto ou un bar de destination, un nom sur la liste des 50 meilleurs, peut-être. Michelin, lui, semble en perte de crédibilité (voir ses récentes décisions douteuses au Québec).
Alors autant miser sur nous-mêmes — et sur nos clients — pour prolonger le séjour à Katmandou. Ce n’est pas qu’une escale pour se reposer avant le vol retour. Oui, la ville est pauvre, parfois chaotique, mais il y a un remède simple à tout ça : les dollars des visiteurs.

La terrasse sur le toit de l’hôtel Traditional Comfort (Photo Credit: Bert Archer)
Les hôtels sont souvent d’un rapport qualité-prix remarquable. Mon conseil : fuir les cinq étoiles et viser les trois ou quatre traditionnels. Traditional Comfort, où j’ai séjourné, m’a offert bien plus que l’établissement cinq étoiles testé quelques nuits plus tôt. Pour 100 à 150 $, on obtient terrasse sur les toits (comme partout ici), personnel chaleureux (demandez Santosh!), bouffe correcte et localisation idéale. Une bonne base pour découvrir une ville exigeante, mais qui vaut le détour.
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